A l’ombre des jeunes filles en fleurs : Isabelle Levistre


Résonnent dans les photographies d’Isabelle Levistre le murmure du temps. Ses photographies de filles pré-pubères ne sont en rien d’ambiguës : le noir et blanc – pas plus maussade que la lune dans les poèmes de Reverdy - les sort du temps et leur accorde une beauté irréelle. L’artiste se refuse à les extraire de leur mystère et de leurs jeux. Elles semblent retenues en des limbes ou un paradis qui deviennent la victoire sur le temps.


L’énigme de l’enfance demeure l’axe ou le centre de gravité des sensations et affects. Soudain entre l’idéal et le réel, entre l’imagination et la sensation existe une conjonction. Elle tend à suggérer que le temps de l’enfance est mythique. L’extase est éthérée. Elle émerge des ténèbres dans l’exaltation d’une éternité éphémère. Tout reste impénétrable là où les ingénues tiennent lieux de vestales les plus pudiques qui soient.

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Isabelle Levistre expose actuellement chez Corridor Elephant, Paris

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