La collection Sébastien Lifshitz : oser la différence

 

 

La photographie et le genre ne mènent toujours pas où l’on pense accoster. Et Sébastien Lifchitz dans sa quête sur les marchés aux puces comme sur Internet descend là où terre  manque sous les pieds et où les modalités de distinction sexuelle échappent à une ligne de démarcation, à leurs uniformes et en conséquence leur force de gravité.


Et c’est là alors que tout commence, que les enfantillages – paradoxalement - prennent fin. Ainsi face aux rentiers photographes existent les photographes soutiers. Prises dans des studios de la fin du XIXe siècle ou dans les coulisses des cabarets des années 1930, dans l’intimité d’une chambre ou sous le flash d’un appareil Polaroid, sages ou délurées, les photographies réunies dans  Mauvais Genre rassemblent hommes et  femmes revêtus d’attributs vestimentaires qui ne sont pas les « bons ».


Ils signalent la transgression physique instrument de la liberté de ceux qui ne se sentent pas à l’aise dans leur propre genre. Le mal être est transcendé par le rire ou l’exhibition du non montrable lorsqu’il n’y a pas de « vrai » corps à habiter. Ici l’insurmontable trouve un interstice. Face à l’objectif un seuil minimum de sécurité existentielle peut s’afficher.


Jean-Paul Gavard-Perret


« Mauvais Genre », éditions Textuel, Paris, 45 euros, « Mauvais Genre, la collection Sébastien Lifshitz », jusqu’au 17 décembre 2016, Galerie du jour Agnès b., Paris.

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