Bernard Werber, Le papillon des étoiles : Kidnapping

Depuis ses tous débuts Bernard Werber ne propose qu’un seul et même contrat à ses lecteurs : larguez les amarres, embarquez, je vous conduirai là où vous n’êtes encore jamais allés. Ses aficionados l’ont-ils pris aux mots, l’ont-ils sommé de les emmener plus loin encore ? Car c’est exactement le point de départ de son nouvel opus. Un milliardaire entre deux âges et revenu d’à peu près tout, Gabriel Mc Namara (toute ressemblance avec un certain R.B serait purement intentionnelle), se laisse convaincre par un jeune ingénieur en aéronautique, Yves Kramer, de construire le vaisseau spatial qui permettra à l’humanité de fuir une planète terre en passe de boire le bouillon. Le nom de cet Enterprise surdimensionné : le Papillon des étoiles. Mais la nouvelle conquête spatiale sera éthique et propre ou ne sera pas. Le papillon des étoiles n’est donc pas un vaisseau à la Star Wars. C’est un véritable voilier de l’espace que veulent construire l’industriel et le visionnaire.

 

On va dire que je suis scolaire à projeter partout des métaphores littéraires à 2 cents d’euro, mais difficile de ne pas voir ici le filigrane de la création littéraire : l’ambition pure, la loi du business, les passagers qu’on veut élever jusqu’aux étoiles…

 

Ce qui est certain, c’est qu’il n’y a que Bernard Werber pour vouloir kidnapper ses lecteurs pendant… 1000 ans (le temps du voyage intersidéral vers sa destination finale) ! Dans les espaces infinis de la démesure romanesque, Werber est décidément un capitaine sans égal.

 

Frédéric Mars

 

Bernard Werber, Le papillon des étoiles, Albin Michel, janvier 2005, 340 pages, 19 € ; Le Livre de Poche, mars 2008, 343 pages, 6,60 €

 

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