Henri Loevenbruck, Le syndrome Copernic : À la recherche du nom perdu
Un homme à la
recherche de son nom, de son passé, de son identité véritable. Un jour, il
faudra bien se décider à donner à cette trame récurrente un nom générique, à en
faire, dans la grande famille des thrillers, un genre à part entière. Ce
jour-là, on pourrait bien les appeler les thrillers Copernic. Si la nouvelle
livraison de Henri Loevenbruck ne déroge en rien à ses canons, intangibles, des
repères ordinaires qui s’effondrent à la conspiration qui s’incarne, elle les
dope d’une manière aussi subtile que sensible. Là où un autre auteur, au hasard
un américain, aurait forcé la dose de stéroïdes et de cascades, notre Dan Brown
hexagonal – son précédent roman, Le testament des siècles, sorti quelques
mois avant le Da Vinci code, filait une trame très semblable –
reconstruit l’ego de son personnage à coup de notes introspectives et
surprenantes, et à grand renfort d’amour inédit. C’est Agnès, la jeune
fonctionnaire de police rencontrée chez sa psy, qui lui donnera en effet le
courage de démasquer ceux qui veulent sa peau. Ceux qui, dans le secret de ses
hallucinations auditives, lui chuchotent qu’il n’est qu’un pion du mystérieux
protocole 88. Une sombre histoire de manipulation neurologique sur fond d’enjeux
militaires. Il y a là plus d’interrogations que de réponses et c’est, sans
conteste, dans cette forêt de doutes que réside toute l’âme de ce suspense
haletant.
Alors désormais, si on vous oppose encore dans les dîners en ville que « tous ces thrillers, ce n’est pas de la vraie littérature », soyez ferme. Répondez que, comme Copernic face aux sceptiques, vous savez. Car désormais… vous lisez Henri Loevenbruck.
Frédéric Mars
Henri Loevenbruck, Le syndrome Copernic, Flammarion, janvier 2007, 432 pages, 19,90 € ; J’ai Lu, janvier 2008, 509 pages, 8 €
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