Venue réaliser un reportage sur le Cognac, Anna est prise dans une enquête policière qui mêle le meurtre de son amie d’enfance et la disparition de bouteilles préphyloxériques d’une valeur inestimable. Accompagnée d’un ancien maître distillateur, Fernand, aussi précieux que bougon, et de Xavier, frère de la victime, Anna demande l’assistance de son ami parisien Conor, ancien des RG dont le genre ne va pas passer inaperçu. Ainsi s'ouvre le tome deux du triptyque Cognac, polar régionaliste et touristique parfaitement maîtrisé. 

 

Décidée à dénouer les fils de cette histoire, la petite équipe tente d’appâter les voleurs en se faisant passer pour des acheteurs, aidés par le réseau des amis de Fernand. Après un premier rendez-vous infructueux, Conor est rossé lors du deuxième, le message est clair : arrêtez d’enquêter. Donc on les surveille, on sait qui ils sont… Au troisième rendez-vous, un mort attend Conor, noyé dans les Arènes de Saintes… Décidément, leur enquête ne passe pas inaperçue. Conor intervient comme un oeil neuf et permet de ré-interroger toutes les certitudes nées dans le premier tome, ce qui est une manière assez habile de poursuivre la même histoire en changeant le point de vue et donc de montrer au lecteur qu'il a peut-être un peu vite lu...

 

Continuant leur visite touristique (d’Angoulême à Cognac en passant par Jarnac, Saintes et de nombreux petits coins merveilleux de la Charente / Charente-Maritime comme Mortagne-sur-Gironde) Corbeyran et Jean-Charles Chapuzet distillent leur passion du précieux nectar et des beaux endroits où on le produit. Quelques petites piques (« Ici on a l’art de prêcher le faux pour savoir le vrai, l’art du coup bas… C’est le pays de Machiavel. On n’a pas pondu Mitterrand pour rien… ») et des hommages aux belles maisons font le sel de ce second tome moins technique que le premier et tout aussi plaisant, rythmé, soutenu par des dessins réalistes et parfaitement justes pour le projet :  entrer à pas feutré dans l'univers du Cognac. 

 

 

 

Loïc Di Stefano

 

Corbeyran et Jean-Charles Chapuzet (scénario) et Luc Brahy (dessin), Cognac, t. 2/3 : un mort dans l’arène, Delcourt, juin 2016, 48 pages, 12 eur

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