Stephen King, "La Tour Sombre", I : Le Pistolero, lu par Jacques Frantz

Dans un univers post-apocalytique, un homme marche seul dans le désert. C'est le dernier de son espère, une manière de justicier, Le Pisolero Roland de Gilead, chargé d'une mission qui mange tout de sa vie, retrouver l'Homme en Noir, le magicien qui a semé la destruction autour de lui et dont il semble que la mort pourrait inversé la destruction du monde telle qu'annoncée. Poursuivant son chemin, inlassablement, Le Pistolero sème la mort à son tour pour échapper aux pièges multiples, rencontre sinon l'amour du moins un peu de réconfort, des brutes, des mystiques, mais surtout des survivants. Et un enfant, qui semble projeté dans ce monde à partir du nôtre propre (cette rencontre peut légitimement laisser croire au lecteur que le monde du Pistolero se situe au-delà de la mort...), comme un cadeau sacrificiel que le Pistolero pourrait offrir à l'Homme en noir pour payer son tribut, son passage vers l'autre monde, ou le centre de tous les mondes : la Tour Sombre.

Roman très lent, introspectif, c'est au terme d'un parcours initiatique (avec un passage souterrain qui formalise la mort et l renaissance comme dans les récits initiatiques traditionnels) que les deux ennemis vont se dire leurs secrets, ceux de leur passé et ceux du futur possible. Sont-ils si différents ? Sont-ils vraiment ennemis ? Sont-ils dissociables ?

La lecture de Jacques Frantz, très inspirée, donne sa pleine ampleur au texte de King qui relève plus d'une longue réflexion mystique que d'un pure roman d'aventures. La tirade finale de l'Homme en noir sur la "proportion" est magistrale, cette manière d'expliquer que tout est dans tout et qu'un multivers peut être dans un grain de sable tout aussi bien qu'en contenir une infinité... 

Premier des sept volumes de cette série incroyable, même dans l'univers de Stephen King, Le Pistolero vous fait entrer dans un autre monde, dont on ne revient pas sans avoir soi-même été un autre, au moins quelques heures...

Loïc Di Stefano

Stephen King, La Tour Sombre, I : Le Pistolero, lu par Jacques Frantz, Gallimard, "écoutez lire", juin 2017, 1 CD mP3, 9 heures, 21,90 eur

1 commentaire

bonjour,

j'avais beaucoup aimé ce récit de Stephen King, avec même des passages humoristiques concernant certaines situations. L'ambiance était incertaine durant tout le livre, ce qui le rendait captivant.

mais je n'ai jamais pu lire la suite ou alors ai été déçu.

Et l'adaptation au cinéma de ce "Pistolero" fut décevante