"Winterworld", bienvenue dans la barbarie de l'ère glaciaire

Dans un monde fait de glace et de sauvagerie, l'humanité survit comme elle peut. Il y a des colonies, des hordes, des aventuriers... Sculy est un marchand ambulant, qui a mis la main à de vieux stock (des supermarchés enfouis sous la glace) et qui troque un peu de nourriture ou de l'alcool contre des galions d'essence, poursuivant sa route vers un improbable el dorado quelque part au sud. En chemin, il croise Wynn, orpheline à laquelle il s'attache. Et tous les deux vont affronter une suite d'aventures, les laissant le plus souvent dénué de toute ressource au plein cœur de l'immensité glacée. La ruse de Sculy, la férocité de son blaireau et l'ingéniosité de Wynn vont les conduire vers un possible paradis, mais au prix de rencontres effroyables (d'immenses requins, des cannibales, des esclavagistes, ou de simples brutes avinées...).

L'humanité s'organise tant bien que mal dans cette nouvelle ère glacière. Outre les vagadons et autres pillards, ils rencontrent une première colonie, qui vit abritée du froid sous l'immense dôme d'un grand stade de football et qui ont décidé de survivre en établissant leur force sur les autres hommes, réduits en esclavage. Puis la horde du peuple ours, vivant sous les auspices du dieu Pizza Hut... puis enfin le Paradis, verdoyant et civilisé, mais qui cache sous les atours de l'humanité la même sauvagerie, celle qui, par l'immensité glacée, est devenue la règle commune...

Variation magistrale sur la fin du monde, Winterworld met l'humanité face à sa plus effroyable barbarie. Quand tous les dangers viennent du monde environnant, le pire de tous est à craindre des siens...

Le récit est prenant, de bout en bout, cruel et "pour lecteurs avertis". Les dessins, d'un noir profond, portent avec beaucoup de force cette épopée terrible ! 

Loïc Di Stefano

Chuck Dixon (récit) et Jorge Zaffino (dessins), Winterworld, Delcourt, juillet 2013, 144 pages N&B, 13,95 eur

  • On trouve une bonne variation sur ce thème dans le film The Colony par exemple.

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