Nathalie Kremer : de la nature au pictural
De cette confrontation « anachronique » se dégage par delà l’imaginaire et les canons d’un temps donné ce que les signes picturaux fomentent. Là où Chardin ne « finit plus » (Diderot) la peinture contemporaine commence dans de « multitudes de lignes bizarre » qui arrachent à la nature son cotonneux. Preuve que Chardin fut tout sauf un petit maître comme celui de Greenaway dans son « Meurtre dans un jardin anglais ». Chardin rejoint Kandinsky dans son souci du tableau pour lui-même au delà de ce qu’il est sensé représenter. S’y découvre ce que Kandinsky nomma « la résonnance interne de la forme ». Nathalie Kremer voit là « la substance de l’art ». Et elle ne se trompe pas. Son essai reste là plus belle démonstration des pouvoirs inhérents au pictural. Il n’est jamais en dehors de son cadre mais bien loin du jeu des influences diégétiques. Son seul jeu est celui des formes et des couleurs.
Jean-Paul Gavard-Perret
Nathalie Kremer, Diderot devant Kandinsky (Pour une lecture anachronique de la critique d’art), coll. Trace(s), Passage d’encres, Guern, 38 pages, 15 €, 2014.
0 commentaire