Diana Lui : les promises et refusées


Diana Lui joue de la lumière et des ombres, des parures luxueuses comme de la nudité. Le sol se dérobe. Deux ombres d’un même sexe s’attirent. Leurs bouches balbutient dans le noir, leur poème en duo se creuse. En off  la pluie en lumière blanche tombe parmi les herbes d’un jardin. Tout est calme, luxe et volupté. Les lignes s’enlacent et la plasticienne en produit l’extase, le jaillissement contenu au moment où la chair devient aussi pulpeuse qu’impalpable. Il faut que le nageur-voyeur retrouve ses bras pour cueillir des hanches.

 

Quant aux égéries elle restent avares de leur sourire comme si elles gardaient en elles bien des secrets. Mais elles ne renoncent à rien pas même à l’abandon face à Diana Lui. De prises en prises la plasticienne franco-belge dérobe l’inconnaissable de leur corps. Dans l’ombre des alcôves comme de l’atelier les formes dérobées se font fébriles parfois vêtue d’un seul doigt de Chanel .

 

Tout rend sinon lucide du moins rayonnant la source du désir et son vertige. Les femmes pourtant sont vues d’assez loin comme si elles étaient prêtes à se retirer juste pour offrir un flux à la limite de leur sanctuaire. La porte semble entrouverte. Certains rêvent d’y glisser en voleur d’autres se contentent d’imaginer les ondines dans leur forêt des songes.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Diana Lui, Galerie Carole Decombe, Paris.
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