Les couples royaux dans l'Histoire, influence et pouvoir des femmes

De l’Ancien Régime à l’histoire conjugale

 

Agrégé d'histoire, docteur en histoire et docteur ès lettres, Jean-François Solnon est professeur d'histoire moderne à l’université de Besançon. Il a d’abord commencé par publier des ouvrages sur l’ancien Régime, comme La véritable hiérarchie sociale de l’ancienne France (coécrit par François Bluche, Droz, 1983) ou La cour de France (Fayard, 1987). On lui doit aussi des biographies d’Henri III (Perrin, 2001) et de Catherine de Médicis (Perrin, 2003). Plus récemment, il s’est tourné vers d’autres sujets d’étude et a obtenu le prix du livre de l’Europe avec Le turban et la stambouline (Perrin, 2009) qui revenait sur les difficiles relations entre l’Empire ottoman et l’Europe. Avec Les couples royaux dans l’histoire, sorti en 2012 et réédité en poche dans la collection « Tempus », il se propose d’analyser comment l’art de gouverner peut se partager au sein d’un couple. Et certains exemples sont étonnants !

 

Un inventaire éclectique

 

Jean-François Solnon a choisi de nous raconter l’histoire de plusieurs couples, en débutant par Justinien et Théodora jusqu’à Nicolas II ET Alexandra. En fait, on comprend qu’il y a plusieurs types de couples. D’abord les couples fusionnels : par exemple, Justinien, très amoureux de sa femme, a écouté les conseils de sa femme qui l’a encouragé à résister lors de la sédition Nika en 532 ou l’a poussé à la tolérance envers les chrétiens dissidents. On peut ensuite recenser les « évolutifs » : Napoléon III et sa femme Eugénie par exemple, l’Empereur associant de plus en plus sa femme à l’exercice du pouvoir, ou encore Louis XVI et Marie-Antoinette. On est par contre surpris de retrouver des couples « dysfonctionnels » tels Louis XIII et Anne d’Autriche : cette dernière a été tenue à l’écart du pouvoir par son mari et Richelieu, suspecte à leurs yeux de sympathies pro-espagnoles. Elle sera tout de même régente (et plutôt efficace). Un livre intéressant qui met à bat quelques idées reçues comme par exemple celle-ci : le pouvoir n’est pas masculin.

 

 

Sylvain Bonnet

 

Jean-François Solnon, les couples royaux dans l’histoire, Perrin « Tempus », mai 2016, 448 pages, 10 €

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