Scott Hawkins, La bibliothèque de Mount Char : Un coup d'éclat

Un néophyte

On ne fera pas ici l’historique de la carrière de Scott Hawkins, auteur de La bibliothèque de Mount Char car il s’agit de son premier roman. Tout juste sait-on qu’il est informaticien et qu’il est passé par des ateliers d’écriture. La bibliothèque de Mount Char s’inscrit dans la fantasy, dans un sillon creusé autrefois par Neil Gaiman et surtout Roger Zelazny, on va très vite voir pourquoi.

L’initiation de Carolyn

De nos jours, un groupe de jeunes gens arrive et s’installe chez une vieille dame, Mrs McGillicuty, lui imposant sa volonté grâce à des pouvoirs spéciaux. Autrefois, ils étaient des enfants comme les autres, des petits américains d’une ville de banlieue. Mais un individu étrange doué de pouvoirs mystérieux les a adoptés. Ils l’appellent tous Père et le haïssent férocement pour tous les mauvais traitements qu’il leur a fait subir. Parmi eux, David est devenu le plus féroce, le plus puissant des combattants, insensible à la douleur. Mais il y a aussi Carolyn, qui a étudié les langues dans la Bibliothèque de Père – là où il garde tous ses secrets-, qui passe pour la plus secrète, la plus intelligente. Or voilà que Père a disparu. Ses « enfants » ont peur que la Bibliothèque tombe entre les mains de ses ennemis. Sans compter les humains qui s’agitent… Carolyn a un plan, incluant un paumé nommé Steve dont elle va se servir. Son but est simple : sauver la réalité. Mais est-elle encore un être humain ?

Un premier essai très convaincant

Le critique blasé (quarante ans au compteur) en a vu passer des romans de science-fiction et de fantastique censés révolutionner le genre ou signaler la naissance d’un nouveau « génie ». Or, à la lecture de La bibliothèque de Mountain Char, on pense immanquablement à American Gods de Neil Gaiman : quelle maîtrise des codes narratifs du genre ! Le style fait parfois penser à Zelazny, qui écrivait très bien (oui, messieurs les censeurs, ça arrive aussi dans les « littératures de l’imaginaire »). On regrettera peut-être sur la fin une tendance à la sentimentalité (mais le critique blasé ne supporte pas la moindre manifestation de pathos), ce qui n’enlève rien à la réussite de l’ouvrage : du coup, à quand le prochain livre de Scott Hawkins ?

Sylvain Bonnet

Scott Hawkins, La bibliothèque de Mount Char, traduit de l’anglais par Jean-Daniel Brèque, couverture d’Aurélien Police, Denoël Lunes d’encre, 480 pages, 22,90 €

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