Ce recueil de courtes proses transporte dans des lieux imaginaires. Les suicides ratés sont punis par la mort, le vote pour un candidat a pour objectif de préparer sa démission, le mouvement oblige l’immobilité, l’étranger est réduit à demeurer invisible mais ne peut retourner chez lui.
En chaque récit s'amorcent une nouvelle voix et un nouveau monde. Ses lois propres, sont donnés peu à peu à comprendre et nul ne peut dire quelle mécanique les entrainent. Toutes restent énigmatiques, autant pour le narrateur que pour le lecteur.
Les contrées présentées sont – on s'en doute – inhospitalière et les douaniers laissent passer les nouveaux venus avec une certaine indifférence peut-être maligne... Aucune indication n'est fournie à l'étranger. Le voici soumis à tout  : même à lui-même. Sa liberté reste pour le moins une vue de l'esprit.

Jean-Paul Gavard-Perret

Daniel Bourdon, L'extase du dilettante, dessin de Jan Voss, Fata Morgana, 2021, 14€