Louis-René des Forêts entre réel et éternel
Flairer, écouter, regarder tout autour en silence, c’est ainsi que le chasseur sur le qui-vive se fie à ses sens pour prévenir le danger, le bond du fauve surgissant au tournant. écrit Des Forêts à partir de cette image. S'y clôt provisoirement ce texte qui demeure cette réflexion sur l’écriture.
Lorsqu’il confia ce texte en 1993, Louis-René des Forêts le présenta comme pages extraites d’un ouvrage en cours. Il renonça à l’inclure dans Ostinato et préféra le conserver en un volume indépendant. Cette prose ébranle le rapport à l’écriture et au langage même. Elle reste la clef est indispensable pour pénétrer une œuvre encore secrète.
Nul accroc dans la soierie de tels voyages. Un ange tirait par les pieds le poète. Son peuple intérieur le chevauche=ait. Qu’importe si la fusion dans le réel n’était pas au rendez-vous. Des Forêts le savait elle qui mourut au crépuscule le matin ou le soir. Restent toutes ces chutes de neige, des fleurs nées de l’espace et des ondées de grâce. Que les enfants du futur fassent partie de lui.
Jean-Paul Gavard-Perret
Louis-René des Forêts, Face à l'immémorable, Fata Morgana, mars 2024, 48 p.-, 16€
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