Juliette Oury et les femmes

Faire banquette implique pour les femmes tout une théâtralité de jeux de gourmandise mais autant d'observance. Il faut trouver pour le plaisir du sexe comme de la nourriture au delà des prescriptions, injonctions et tabou fléchés par les hommes des subterfuges que l'auteur exprime avec finesse, humour et intelligence dans son roman.
Elle souligne combien le cadre masculin régit – en une sorte de guerre tacite des deux sexes – désir et plaisir selon une manipulation qui oblige la femme aux puritanismes - sauf pour celles à qui on demande et qu'on paie pour ça, la débridée des instincts pour des liaisons dangereuses.
Pour les autres les femmes dans ces deux dégustations doivent d'une certaine façon se cacher pour jouir et attendre parfois que l'alter égo ait d'une façon ou une autre disparu.  Car un tel abandon génère une perturbation chez eux qu'ils  baisent et mangent équilibrés ou non – mais sans permettre à leur femme des écarts dans leur consommation et leurs (in)compétences plus ou moins notoires.

Jean-Paul Gavard-Perret

Juliette Oury, Dès que sa bouche fut pleine, Flammarion, août 2023,  272 p.-, 19€

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