Crac ou le récit des vieilles pierres d’Orient

Hasard éditorial, l’ouvrage de Jean Rolin paraît quelques semaines après l’effroyable explosion qui ravagea le cœur de Beyrouth, et le place donc au centre de l’actualité pour les lecteurs curieux qui aimeraient en savoir un peu plus sur cet Orient si décrié et incompréhensible pour eux, surtout s’ils se contentent de lire la presse autorisée qui n’aime rien d’autre que les raccourcis. Cette envie d’ailleurs a saisi Jean Rolin à la lecture de la correspondance de Lawrence d’Arabie, s’amusant d’une enfance passée tous deux à Dinard. Et puis s’enflammant par la suite pour les récits de ses aventures arabes aussi décida-t-il en 2017 d’aller voir de lui-même ces fameuses forteresses croisées, dont le Crac des chevaliers et le château Beaufort sont les plus beaux représentants, sans pour autant oublier le château de la mer de Saïda ; étaient serait le temps plus juste car les derniers affrontements ont sérieusement endommagé les édifices médiévaux…

Ce carnet de route se lit avec la gourmandise des épicuriens qui savourent les petits détails et savent lire entre les lignes pour y débusquer l’indice qui donnera toute la perspective à l’œuvre architecturale évoquée ; car parfois le narrateur s’égare dans des détails superfétatoires comme les options de la Porche Cayenne qui le conduit d’un point l’autre et qui n’a absolument aucun intérêt !
Il faut donc oublier cette guimauve étalée pour se concentrer sur le sujet initial ; à savoir ces forteresses oubliées des temps anciens et que l’UNESCO tente de préserver des hordes de fous de Dieu qui se font un malin plaisir à les détruire au nom d’un idéal nauséabond ; heureusement demeurent quelques livres, avec photos et descriptions qui ne nous les ferons jamais totalement disparaître.

 

 

François Xavier

 

Jean Rolin, Crac, Folio, septembre 2020, 176 p.-, 6,90 €

Sur le même thème

Aucun commentaire pour ce contenu.