Harold Cobert, Lignes brisées : l’amour au temps de l’adolescence

Ils ont à peine eu le temps de se connaître. Gabriel avait 13 ans, Salomé 12. Danseuse au nom prédestiné, elle était une adulte dans un corps d’enfant au sourire solaire et  à la grâce évidente. Le garçon, lui, se rêvait  en  Michael Jackson puis en  Jim Morrisson.

 

Comme dans la chanson, ils se sont vus, revus, retrouvés ensuite dans la maison familiale de Biarritz puis finalement aimés. Mais on n’est pas sérieux quand on n’a que 15 ans. Alors Gabriel rompt, attiré par une certaine Marie et la danseuse ira danser au Royal ballet à Londres. Anorexie,  hôpital, blessure,  échec, retour à la case départ, la passion de Salomé est plutôt vécue comme un chemin de croix. La décision de Gabriel va le hanter. Devenu auteur à succès bien des années après et de passage à Bruxelles où Salomé  vit, sage parlementaire, il va chercher à revoir celle qu’il n’a jamais oublié et qu’il a aimé à travers d’autres femmes éphémères.

 

Peut-on revivre ses premières amours, retrouver la passion et le feu des jeunes années ? En fin observateur amoureux, Cobert s’est souvenu des rimes de Baudelaire (Un hiver avec Baudelaire, 2009)  et livre un texte sensuel et beau sur la passion des corps et des âmes et les malentendus, les croisements successifs, les mauvaises routes que nous prenons. Sa description des années ado au temps du téléphone fixe, des permissions de minuit,  des boums et du quart d’heure américain où les filles invitent les garçons rappelleront à tous des souvenirs doux et tendres. Nostalgie quand tu nous tiens !

 

Ariane Bois

 

Harold Cobert, Lignes brisées, Héloïse d’Ormesson, mars 2015, 125 pages, 15 € 

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