Rendez-vous à Colombo de Sarah Malartre : Des histoires tout sauf simples

Nina a trente ans et, comme juriste, travaille au chevet des réfugiés. Toute la journée, elle voit affluer la misère des autres, celle de l’autre côté de la Méditerranée ou des montagnes, celle que l’on fuit, parfois au péril de sa vie. Comme elle peut, tel un petit cheval blanc bien dressé, Nina fait face à l’horreur quotidienne, aux récits de persécution, de viols, d’exil.

Mais, quand elle rompt avec son fiancé et que le cancer s’invite dans son cercle familial, cette jeune femme si attachante perd pied.

Alternant habilement les récits des malheureux candidats à l’asile et l’histoire de cette jeune femme, l’auteur, dont c’est le premier roman, nous donne à penser et à s’émouvoir. Sa galerie de portraits touche juste, sans jamais la moindre dramatisation. On sourit souvent, on est ému par ces vies bousculées, détournées et volées. Et l’on suit Nina qui rêve d’un autre amour avec Elias.

Une belle réussite grâce à une plume ardente et parfois engagée, qui mêle l’époque aux atermoiements du cœur. 


Ariane Bois
 

Sarah Malartre, Rendez-vous à Colombo, Mercure de France, janvier 2020, 224 p.-, 18,80 €

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