Support et surface : Jacquie Barral

En hommage à A. Stella spécialiste des lignes qui se combinent ensemble dans un espace constitué par la verticalité et l’interruption horizontale entre cadre et planogramme qui devient pligramme, Jacquie Barral prouve  que la formation de la mémoire, du langage, de la pensée ne peut se faire sans l'articulation présence/absence.

Ce mécanisme est repris ici par le un autre principe : celui de la magnifique collection scénarisée  par Danielle Berthet. Jacquie Barral invente son propre géogramme.  Chez elle, la mise au blanc et au banc de l'écriture passe par le subterfuges des apostilles.

D'abord par les consonnes. Ne restent plus "que des trous et des consonnes abruties de sens, du genre : j n t’ m pl s. Même si dans l'ouvrage seuls les trous demeurent et règnent. Mais  l'auteur de jouer avec ce qui – théoriquement – reste là où l’apparition pâle d’un j t’ m nc r , projetait une crainte dans ce blanchiment insonore des a, e, i, o, u. 
Mais il n'est plus possible  –faute de voyelles – de crier. Et l'effacement fait le reste dans une confondante "vision". Manière à chacun d'inventer sa propre histoire en un  type paradoxale de sophistication : rien n'a lieu que le lieu. Et son vide.

Jean-Paul Gavard-Perret

Jacquie Barral, Blanche page, coll. Apostille, Danielle Berthet, Aix les Bains, novembre 2021

 

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