Jean Hatzfeld et les "différances" (Derrida)

Je suis d'une famille juive, chez nous il ne fallait pas en parler, mon père disait : "Vous, vous ne serez plus juifs, il n'y a aucune raison que vous portiez ce fardeau", mais moi je savais que j'étais juif, que mes grands-parents avaient été arrêtés et sauvés miraculeusement, écrit Jean Hatzfeld et ce roman en témoigne.
L'auteur nous ramène à Budapest en hiver 1944-1945. Deux fillettes, Sheindel et Izeta, l’une juive, l’autre tzigane, ont trouvé refuge dans le zoo en ruine où errent des animaux affamés.
Elles restent toujours en alerte, elles se donnent pour mission d’organiser la fuite des girafes, zèbres et autres résidents du zoo, hors de la ville tenue par les nazis et encerclée par l’Armée rouge.
Longtemps après la fin de la guerre, la narratrice revient à Budapest, et entame une longue quête à la recherche de son amie. Et en 1995, à Sarajevo, elle poursuit toujours l’ombre d’Izeta…
À travers les décors d’apocalypse, Jean Hatzfeld offre ici un roman de l'existence où l’amitié des deux fillettes, ancrée par leurs relations avec des animaux de toutes sortes, donne au lecteur le sentiment de pénétrer un mystère qui transcende les ombres.

Jean-Paul Gavard-Perret

Jean Hatzfeld, Tu la retrouveras, Gallimard, aout 2023, 208 p.-, 19,50 €
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