Redécouvrir John Muir

Il est temps de découvrit ou redécouvrir l'œuvre de John Muir (1838-1914) et plus particulièrement ce livre d'abord traduit sous le titre Souvenirs d'enfance et de jeunesse.

Aux USA – où l'Écossais arriva après un long voyage en goélette puis en chariot de pionnier jusque dans une ferme du Wisconsin digne d'un western – l'auteur est perçu comme le précurseur des Parcs Nationaux et l’un de ceux qui a souligné les risques et dérives de l’exploitation de la nature.

Emmerveillé par les beautés de la nature non seulement il en témoigne mais elles deviennent sa vision du monde. Alors que toutes les portes lui étaient ouvertes il choisit une autre voie :  J’aurais pu devenir millionnaire et j’ai choisi d’être un vagabond.

Il oblige les gouvernements à protéger la nature puisqu'il s'agit de l'héritage commun des êtres vivants. Cette démarche à contre-courant fut prise comme une vue d'un esprit quelque peu dérangé mais se révèle de plus désormais prophétique.
Il reste donc l'alter-ego de Thoreau,  Le second fut plus contemplatif, Muir préféra l'action et devient un compagnon des générations futures et le héros des écologistes américains.

Sans lui Le Grand Canyon aurait été "disneylandisé", et les séquoias géants de Yosemite Park réduits en buchettes. Un rien rousseauiste et hippie (ascète) avant la lettre, un tel vagabond ne se considérera jamais comme un "écrivain". 

Il préféra se montrer en inventeur qui, trop pauvre pour s’offrir une montre, fabriqua à l'école une horloge en bois avec laquelle il déclenchait le feu dans le chauffage dont il avait la charge. Néanmoins peu d'écrivains de mémoire méritent autant que lui le titre d'écrivain.

Jean-Paul Gavard-Perret

John Muir, L’Appel du sauvage, traduit par André Fayot, postface de Bertrand Fillaudeau, coll.  Biophilia, José Corti, janvier 2022, 210 p.-, 19,50 €

 

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