Savigneau-Sollers : je t’aime moi non plus

De voir l’ancienne directrice du Monde des livres et Philippe Sollers converser pendant des heures. Pendant des années. Toujours à la même table d’une célèbre brasserie parisienne. On finit par se poser des questions. Les dès seraient-ils pipés ? Sont-ils amants ? Mais surtout, pourquoi se parlent-ils encore vu leurs divergences. Ont-ils donc tant à se dire ?
Voilà bien la preuve qu’une bonne intelligence vaut mieux que tout. En désaccord sur presque tout, Josyane Savigneau et Philippe Sollers s’entendent comme larrons en foire…

Rassemblées par thèmes, ces conversations du soir sont croustillantes. Une fois abstraction faite de Nombril Premier qui en arriverait presque à parler de lui à la troisième personne (Alain Delon sort du corps de Philippe Sollers) quand il n’étale pas ses citations comme d’autres de la confiture sur une tartine trop petite, les confrontations sont pertinentes et ouvrent quelques pistes de réflexions que l’on n’aurait pas forcément abordées de cette manière. L’amour (Le coup de nuit, plutôt que le coup de foudre), le sexe (Je ne crois pas à la sexualité), la fidélité (Il ne faut pas retomber dans le social), les femmes, le secret, la littérature, Dieu, la culture, la société moderne, autant de sujets qui font un livre complet de quelques heures d’une conversation qui n’est pas prête de finir.
Un tome 2 ?

Annabelle Hautecontre

Josyane Savigneau & Philippe Sollers, Une conversation infinie, Bayard, janvier 2019, 150 p.-, 17,90 euros

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