Les combats de Käthe Kollwitz

Lorsqu’elle prend connaissance du pamphlet de Max Klinger en faveur du dessin (Peinture et Dessin) Käthe Kollowitz est confirmée dans ses premiers choix instinctifs : des sujets nécessitent d’être dessinés. L’artiste lit et relit ces pages et comprend que sa vocation n’est pas de devenir peintre. Jusqu’à la fin de sa vie, elle renonce à la peinture et à la couleur. La force de son œuvre graphique tient au noir et blanc mais aussi à la sculpture.

Témoin de morts innombrables (dont son fils et son mari) l'artiste prouve que les disparus hantent les pages de son journal. Et elle ne cesse de défier l’augure des cruautés que le nazisme fomenta et qu’elle dut fuir. Mais l’art reste pour elle le moyen de survie et dans ses créations la métaphore prend force de réalité et tente d’échapper à la fatalité de l’Histoire tels que de sombres sbires ont fomentée.

Käthe Kollwitz rappelle dans son journal que l'art a pour tâche de représenter les conditions sociales des prolétaires. Et elle participe à cette lutte. Comme elle combat le national-socialisme dès 1932. Mais elle lutte aussi pour le féminisme.

Il existe dans ses mots comme dans ses œuvres autant de puissance que d’émotion. Elle rappelle combien elle était dans cette prison qui s’appela le fait d’être juif. Mais elle ne cesse de répondre aux agressions dans ses actes et dans son art où elle retrouve toujours une terre d’asile et ce qui va avec et qui demeure omniprésent dans ce livre : la possibilité de penser ses propres limites comme celle du monde pour mieux se et les déborder.

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Käthe Kollwitz, Journal, 1908-1943, L’Atelier Contemporain, Strasbourg, 2018, 310 p., 25 E.

 

 

 

Sur le même thème

1 commentaire

Réflexions lors de la sortie de ces "mémoires" publiés par son fils  en allemand.

http://www.malydis.eu/2016/07/souvenir-d-une-rencontre.html

 

Impossible de revoir l'émission sur Arte.   ???

Heureux d'une traduction.