Les fragments conjugués de Xavier Bazot

Xavier Bazot propose un récit d'initiation au sein d'une telle rêverie autobiographique. Elle sert de ferment à une composition où l'immixtion de la part d'interprétation de ce qui fut n'entrave en rien une sorte de vérité d'authentification.

La reconstruction du temps  est faite de coupes sombres à des intervalles aléatoires et sans souci chronologique sur une vingtaine d'années de la vie de famille de l'auteur de sa compagne Mina, de ses filles stendhaliennes Armance et Lamiel dans un appartement d’un vieil immeuble parisien quasi abandonné. 

La venue au monde de l’aînée donne le point de départ et un déménagement forcé amène la fin. Entre ces deux pôles et au détour d’un des instantanés qui composent ce livre, l’auteur dépeint une vie de pauvreté financière d'un "écrivain mais qui lui permet d'enrichir sa vie sans rien manquer les années trop vites passées d’enfance de ses deux filles.

Le livre tire sa force moins de sa matière que de la façon dont elle est agencée en une écriture dense et en circularités subtiles pour créer, à travers le disparate des temps, une cohérence parfaite entre ce qui se dilue et ce qui tient.


Jean-Paul Gavard-Perret

Xavier Bazot, Fresque et mosaïque, L'Atelier Contemporain, aout 2021, 176 p.-, 20 €

Sur le même thème

Aucun commentaire pour ce contenu.