Christophe Bier et les effeuillées

 

Christophe Bier aime jouer les Princes Chamans dès qu’il rêve d’une Belle au doigt pas dormant. Au besoin il glisse son index pour le remplacer sans pour autant tomber dans le  plain-chant des abîmes même s’il affectionne une écriture crépusculaire et drôle fait de stucs et de pains de sucre habilement jointoyés.

Car il faut que le corps existe. Il n’est pas de marbre. Et l’auteur remonte à l’époque où la censure n’était pas ce qu’elle est devenue et où éros avait droit de s’afficher. Certes l’auteur dut renoncer à bon nombre de ses publications dont sa « Revue Cinérotica » lancée en 2008.

Le maître des textes lestes et des  pseudonymes démultipliés, le mercenaire des effeuillées roses joue ici les Rousseau : aux Confessions se mêlent les cons moins fessés que caressés. L'invisible respir des divinités lunaires y jouissent entre terre et ciel. « Talons en furie, Mollet des tentations sauvages, Obscène Orteil, Unijambiste cuissardée » tout fut bon. Cela le reste encore. Histoire de s’amuser dans un mauvais genre dont l’auteur a le secret. Ernest en témoigne dans le droit des cités.

Jean-Paul Gavard-Perret

Christophe Bier, « Ernest » (avec des photos de l’auteur), Littétature Mineure, Rouen, 10 €, 2017.

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