Milan Dargent, Le tournant de la rigueur : Sex, Love and Rock 'n' Roll

Un échantillon : « Guillaume, résigné à la défaite, se mit en quête des toilettes, l’endroit où se mesure le succès d’une soirée. Après avoir ratissé tout le rez-de-chaussée sans rien trouver, il monta à l’étage. Pas de doute ; les toilettes étaient proches : il y avait plus de monde ici que sur la piste de danse. Des filles se remaquillaient, des garçons vomissaient, on pataugeait dans des flaques de pisse et de bière. »

 

Lyon 1983. Guillaume, fils de bourgeois BCBG, se trouve embringué dans la formation d’une bande de rock, les Futuristes. Et c’est la plongée dans le grand n’importe quoi et surtout la came, speed, ecsta, coke, c’que tu veux, les nuits jaunes où on esquinte un Amerloque qui avait le tort de se trouver là, les filles avec qui on baise et qu’on n’arrive pas aimer… Le rêve ! Bon, les Futuristes splittent. La politique en France n’est plus ce qu’elle était. Ils se reformeront un moment, en 1996, le temps d’un concert, et c’est fini. Et puis « le rock, art par essence du tourment adolescent, vous maintenait dans une adolescence permanente. » 

 

Pourquoi les Beatles se sont-ils séparés ? Pour la même raison que les Futuristes : à cause des femmes.

 

Un livre utile pour une thèse à venir, c’est inévitable : « Les rapports de la musique et de la politique sous la Ve République » ou quelque chose dans le genre. C’est un document.

 

Gerald Messadié

 

Milan Dargent, Le tournant de la rigueur, Le Dilettante, mars 2013, 191 pages, 16 €

 

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