Durandal IV ou la marche vers la fin d'une série.

Enfant, Roland de Roncevaux a juré de ne jamais rechercher l’épée de son grand-père, Durandal, qu’une mystérieuse inconnue avait emporté dans la nuit.

Mais lorsque la marche de Bretagne est assaillie, que la révolte gronde dans les rangs des peuples limitrophes des terres de son père, que ce-dit père meurt dans une embuscade, Roland doit accepter de revenir sur son serment. Et, enlevé par des femmes mi-prêtresse, mi-guerrier, il fait face avec courage à l’inconnu et à ce qui ébranle sa foi : dans les terres du Nord, la mythologie prend vie…

Charlemagne, avertie par pigeon voyageur, des troubles sur ses terres, décide de s’y rendre tandis que Ganelon, seigneur de Quimper, tente d’accroitre son pouvoir en jouant sur tous les tableaux. L’évêque Turpin, lui, lancé sur les pas de son protégé, tente de retrouver Roland tout en évitant de tomber aux mains des barbares du Nord…

Mais au final, n’est-ce pas plutôt l’épée qui trouvera son porteur ?

 

Voici que se clôture, à priori, la série Durandal chez Soleil. Après avoir suivi les quatre albums, l’effet est quelque peu étonnant. Les auteurs, tout en prenant d’énormes libertés historiques, tombant dans la Fantasy de nombreuses ici ou là et offrant une BD digne des Chevaliers de la Table Ronde avec un mélange de magie et de médiévalisme, offrent une vision réaliste de la Bretagne du Haut Moyen-âge intéressante. Alliance de peuple épars plus que véritable royaume, l’impression est, au final, que se côtoient deux univers en une seule série.

Mais aussi que deux artistes se côtoient, alternant leur moment de génie sans toujours réussir à les combiner.

Ainsi au niveau visuel, il est possible de sentir un Gwendal Lemercier dans son univers dans le monde mythologique alors même que la série y perd, au niveau du scénario. Ainsi la scène où Roland récupère Durandal en est d’ailleurs la parfaite illustration : parfaitement exécuté au niveau graphique, la scène ne pèche que par un concept de l’adversaire à la limite du grotesque. A l’instar du deus ex machina final, quelques facilités se font ressentir par moment, pour pouvoir clôturer la série.

Mais à d’autres moments, Jary nuance parfaitement ses personnages, leur psychologie. Et lorsqu’ils s’emportent, là, le dessin n’arrive à suivre l’excellence…

 

Au final, la série Durandal n’est, à nos yeux, rien de moins qu’une bonne série que les bédéphiles apprécieront. Mais elle n’est pas appelée à sortir réellement du cercle du 7ème art pour toucher le grand public…


Pierre Chaffard-Luçon


Jarry et Lemercier, Durandal, La marche de Bretagne Partie IV, Soleil, 25 octobre 2012, 13,95 €

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