À fleurs et fortune de pots : Olivier Barbarant

Olivier Barbarant fonde ici une autobiographie nostalgique  entre poèmes lyriques et proses. L'auteur se fait désenchanté le plus souvent comme ceux qui plongent dans la mélancolie que génère leur temps passé. À celui qui sait parfois se faire humble Mes émotions sont dérisoires et j'y tiens se mêle celui qui persiste et signe sinon pour un nouveau bail mais une forme d'espoir double au sein forme sans surprise

Émane parfois une poétique de la ville et de ses habitants. C'est un peu du Gullevic, en plus disert et sonnant. Mais ni meilleur, ni pire. Bref Séculaires veut distribuer en tranches une ode de la vie et du quotidien. Tout est sympathique etsent bon la poésie de "gauche" comme le genre en a connu dans tout le XXe siècle après le Surréalisme.

À propos de Salvador Allende et la place qui porte son nom à Paris le poète écrit : Naguère on connaissait le nom/ Désormais c'est un long dallage dédié à l'exotisme/ / Pour les jeunes gens qui glissent devant/ Casquettes à l'envers leurs rires pour tout requiem. C’est un peu mince. 

Certes Olivier Barbarant comme l’on dit fait le boulot. Mais sa poésie sent parfois le professeur qui tourne en bout de ligne comme aux chevaux de bois, mais qui sait concocter toutefois  de belles trouvailles (la dernière citation le prouve). 
Les mots sont choisis comme des fleurs pour devenir bouquet et être jetées à la face du temps. Mais chacun peut se demander qu’elle rôle peut jouer un fourbisseur de songes devant des jeunes gens dont l’avenir est couleur de charbon. 
Il faut néanmoins accorder au poète une certaine tendresse. En ai-je fini nom de dieu avec ces jolies pensées de fleuriste ? demande l'héritier d'Aragon. A chaque lectrice ou lecteur de répondre.
 

Jean-Paul Gavard-Perret

Olivier Barabarant, Séculaires, Gallimard, avril 2022, 136 p.-, 14 €

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