Le Dernier royaume n’en finit pas de finir, c’est un peu comme la tournée d’adieu de Charles Aznavour qui dura presque dix ans ; mais ici personne ne s’en plaindra tant chaque tome est un émerveillement des sens. L’érudition de Pascal Quignard liée à sa plume pleine de couleurs, de musiques, d’élans et de passions nous enchante à chaque lecture.
Ce tome XI – sans doute le plus personnel puisqu’il touche au sens même de la littérature – n’en demeure pas moins truculent et succulent, comme la magie culinaire de Michalak qui parvient à capturer cinq, six saveurs différentes dans ses pâtisseries – une sensation démentielle en bouche –, Quignard nous offre des émotions contradictoires mais complémentaires qui donnent un métissage littéraire et sensoriel inattendu mais jouissif !
La suite de cette chronique parue à la première édition, en septembre 2020 est à lire ici.

François Xavier

Pascal Quignard, L’Homme aux trois lettres, Folio, juin 2022, 192 p.-, 7,60 €
Pascal Quignard, L’Homme aux trois lettres, Grasset, septembre 2020, 192 p.-, 18€