Pozzo di Borgo, le meilleur ennemi de Napoléon

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Corse et historien

Spécialiste de l’histoire de la marine, Michel Vergé-Franceschi a aussi publié de nombreuses biographies dont un Colbert (Payot, 2003) et un Ninon de Lenclos (Payot, 2014). Il a également publié un ouvrage sur Napoléon, une enfance corse (Larousse, 2009) qui a reçu le prix de la Fondation Napoléon. Il récidive ici avec ce livre consacré à Carlo Andrea Pozzo di Borgo, cousin et ennemi juré de Bonaparte (Marie Ferranti a consacré à leur relation un livre, Une haine de corse, Gallimard, 2012).

Un ouvrage qui répare une lacune

Cette biographie de Michel Vergé-Franceschi répare un oubli par Pozzo di Borgo a marqué lui aussi l’histoire de France, ne serait-ce que par l’influence modératrice qu’il exerça sur Alexandre de Russie lors du traité de 1815. Cousin de Napoléon, il a grandi auprès des Bonaparte et a bénéficié de l’attention bienveillante de Charles. Pozzo entame une carrière politique à l’ombre de Pascal Paoli, le chef de l’indépendance de la Corse, qui le fait élire député à l’assemblée législative française (1791-92). Désormais opposé à ses cousins Bonaparte, il suit Paoli dans son ralliement aux anglais, ce qui lui vaut l’exil. Dès lors, il poursuivra de sa haine le futur empereur. Voici donc un ouvrage utile, malgré quelques répétitions et un passage étrange : Pozzo di Borgo n’a pu fréquenter le salon de la duchesse de St Leu, Hortense de Beauharnais, vers 1823, puisque celle-ci est exilée… Mis à part ce passage problématique, les amateurs d’Histoire du premier Empire y trouveront leur compte.

Sylvain Bonnet

Michel Vergé-Franceschi, Pozzo di Borgo, Payot, octobre 2016, préface de Jean Tulard, 412 pages, 24

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