L'Epervier VII voit Yann de Kermeur, corsaire au service du roi de France, accepter une mission des plus mystérieuses...
1742. Un espion parvient au prix de sa vie à transmettre au roi de France une macabre missive dont l’importance déclenche une chasse à l’homme de part et d’autre de l’Atlantique, véritable course contre le temps et les éléments. Le valeureux corsaire Yann de Kermeur peut y jouer un rôle capital... si jamais il parvient à déjouer les terribles périls que lui réserve le destin. Une première bataille s’engage.
La quatrième de couverture lance avec ces quelques mots une nouvelle saga pour l’Epervier, corsaire au service du Roi de France. Mais ici, point de belle mer des caraïbes ou de pluie bretonne pour commencer ce tome. C’est dans le froid canadien, alors que le Saint-Laurent est recouvert par la glace, qu’un homme court, esseulé et blessé, vers un fort colonial français. Mort, il parviendra tout de même à transmettre son message pour le roi d’une manière singulière : en le laissant marqué sur sa peau... Et le mystère apparaît. Car si nous ne savons le contenu du message, nous est connu le remplaçant de feu le chevalier de Talmont, espion de la couronne de France : Le chevalier Yann de Kermeur.
Le capitaine de la Méduse au
visage balafré apparaît dans un décor où il détonne : Versailles. Durant
toute la première série, nous étions habitués à le retrouver dans les ports de
France, en mer ou en Guyane. Cette fois Pellerin s’attaque par ses dessins au
lieu de pouvoir du royaume de la fleur de lys. Entre le Roi Louis XV, le
ministre de la marine Maurepas et d’autres personnages plus ou moins connus,
l’intrigue se noue loin de la mer, mais les retombées auront lieu, dans
d’autres épisodes, de l’autre coté de l’Atlantique.
Ce sont des images riches en détails de tous genres qui s’offrent à nous. La
démarche du dessinateur est à la fois artistique et historique. Celui-ci
utilise pour reproduire le plus fidèlement possible les bâtiments de l’époque,
tel Versailles, les gravures comme celle que l’on peut retrouver dans les
musées : enfin une utilité diront certains !
Mais de temps à autre, lorsque les renseignements manquent, c’est à son
imagination que doit se fier l’artiste. Un exemple flagrant est la rade militaire
bretonne : « Pour Brest à l’époque de l’Epervier : rien, aucun
dessin ! » raconte-t-il. « Or dessiner un Brest que personne n’a
jamais vu, ça c’est intéressant ! ».
Nous retrouvons beaucoup de
personnages présents dans la première saga : la belle Agnès de Kermellec,
Cha-ka l’Indien, le fidèle Main de Fer... En fait, tous ceux qui ne sont pas
morts ou n’ont pas quitté le chevalier de Kermeur. Cela rattache cette histoire
à la précédente, mais la complique aussi pour qui n’a pas révisé avant de reprendre
la lecture. Mieux vaut rapidement se rappeler le passé avant de se lancer dans
le futur incertain du chevalier.
Les quelques dessins de bateau, spécialité des six premiers tomes, restent
toujours excellents ; l’histoire promet d’être captivante et les méchants
sont fidèles à eux-mêmes : leur plan est machiavélique. Vous le
découvrirez par vous-même car les quatre dernières planches sont plus
qu’accrochantes : vite M. Pellerin : la suite !
Pierre Chaffard-Luçon
Voir aussi la critique sur le tome VIII : Corsaire du Roy
Article publié le 21 mai 2009 sur lelitteraire.com
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