Romain Sardou, Personne n’y échappera : Machination

Est-ce parce que les États-Unis comptent plus de serials killers que l’hexagone, mais les auteurs français de thrillers semblent avoir fait du pays de Bush et de la chaise électrique leur nouvel Eldorado.

 

Après deux thrillers historiques puissamment soutenus par leur éditeur, XO, Romain Sardou, « fils de », et élève appliqué, a cédé à son tour aux sirènes du récit saignant à l’américaine. Accordons-lui pour le moins le bénéfice de cette mécanique remarquablement perverse qu’il a su échafaudé pour ce coup d’essai.

 

24 corps sont en effet retrouvés dans une fosse dans une forêt du New Hampshire. Suicide collectif ? Massacre ? L’enquête piétine quand le colonel Stuart Sheridan, responsable local de l’enquête, note chez les victimes un étonnant point commun : leur passion pour l’auteur de thrillers Ben O. Boz, réputé pour sa précision chirurgicale dans les descriptions les plus sordides. Le jeune professeur de lettres Franck Franklin, spécialiste de l’étude des grands romanciers, est mis à contribution pour approcher Boz, et tenter de révéler sa véritable personnalité. Mais le prof comme le flic ont enclenché ainsi, à leur insu, une machination qui va très largement les dépasser…

 

Alors quoi faut-il se désespérer qu’un auteur français produise un « page turner » aussi efficace ? Faut-il pleinement s’en réjouir ? En s’alignant de la sorte sur la production noire d’outre-Atlantique, les romanciers hexagonaux laissent-ils en effet une chance à leur lectorat d’y échapper ? Réponse (provisoire) page 350.

 

Frédéric Mars

 

Romain Sardou, Personne n’y échappera, XO, septembre 2006, 349 pages, 19,90 € ; Pocket, janvier 2008, 399 pages, 7,60 €

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