Marine Gross & Le corps entre deux chaises

Là où il n'y avait pas de corps certaines filles  en ont vu un. Même si personne n'est venu leur confirmer. Preuve peut-être qu'ils ont échappé des mains pour basculer dans le vide. Néanmoins Marine Gross le retient. Et même s'il est blessé.
Car c'est par lui que tout passe – même ou surtout la poésie.  Il peut même, accouché, se hisser nu dans la langue là où tout semble s'ensevelir et  glisser en matière visqueuse tandis que les os craquent.
C'est ainsi que le sexe dit deuxième se rebelle mais bien plus profondément que dans des pétitions. C'est par la matière du poétique qu'il reprend consistance, il persiste et signe en dépit des sévices qui trop souvent lui sont assénés.
Marine Gross avance ainsi pour que certaines ombres disparaissent ou soient bues afin que quelque chose advienne qui ne soit plus que de l'ordre de la chute à laquelle les femmes sont soumises.

Jean-Paul Gavard-Perret

Marine Gross, De la main à la chute, Le Citron Gare, février 2023,  92  p.-, 10€

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