Maria Postu vers "l'innocence"

Maria Postu en délivre une errance rare mais aussi son sommaire de l’existence. Parfois dans la robe qu’elle revêt celle de l’humilité que l’humanité, la poète sait que sa couleur est rouge comme si elle rappelle des morts politiques annoncés en son propre pays. Reste son voyage  où elle porte son sac de ce qu'elle a subi.
Mais, vers l’existence entre conjugaison et conjuration de son enfance jusqu’à aujourd’hui celle  rencontre par ce qu'elle a appris et par son écriture ailée et puissante ce qui se rencontre, prolifère ou disparaît. Bref, le monde est vivant mais l’aube reste parfois plus morte que vivante. 
Entre contes adjacents et réflexions profondes, même biographie et cantos époustouflants, Maria Postu cherche à assommer ténèbres. Et ce dès sa mère. Dont elle entend encore dans ce qu’elle nomme  la face cachée du conteur , mais qui la rende vivante voire jusqu’à extrapoler une forme cosmique rêvée même si, ici,  la rose remplace la lune  même si tout l’univers annonce le crépuscule.
De telles visions demeurent  impressionnante pour celle qui refuse d’appartenir à l’ombre même si l’on a voulu à écraser ses mots et la chair des foules propres  envahi dans une nouvelle forme de Metropolis et ses cloportes qu’elle a pu peu à peu comprendre d’abord dans la demi conscience de l’enfance puis le réveil qui l’a sublimé.

Jean-Paul Gavard-Perret

Maria Postu, Les enfants de la fleur de chardon, traduction du roumain par Oana Calen & Amalia Achard, Éditions Constellations, avril 2024, 85p.-, 14€

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