Histoire d’une obsession : "La dernière nuit de Claude Eatherly" de Marc Durin-Valois

Rose Calter est une jeune photographe pigiste, indépendante et passionnée par son métier de photo-reporter dans l’Amérique de l’après-guerre. Quand sa route croise celle de Claude Eatherly, elle n’a que 23 ans. La jeune femme ne se doute pas alors que celui-ci va l’obséder des années durant. Il faut dire que l’histoire de Claude Eatherly est peu banale : il aurait participé au  largage de la bombe atomique sur Hiroshima avant de sombrer dans une débauche d’alcool, de jeux et de femmes. C'est une relation ambigüe, entre curiosité, fascination et rejet, qui se noue entre Rose et Claude, un homme d'une trentaine d'années très charismatique.

 

L’intrigue est  bien ficelée et les personnages, notamment celui de Rose, l’héroïne, sont très bien campés. L’auteur parvient bien à rendre l’ambiance de l’après-guerre, même si on peut regretter le ton parfois un peu trop didactique qui plombe le récit de Rose, qui semble par moment peu naturel et très encyclopédique (avec un rappel de tous les événements historiques de l'époque).

On sent dans ce roman de Marc Durin-Valois l’influence certaine des grands noms de la littérature américaine que sont Harper Lee, Carson Mac Cullers ou encore Truman Capote. S'il n'est pas tout à fait à la hauteur de ses modèles (mais qui le serait ?), Marc Durin-Valois réussit tout de même à nous captiver et à nous tenir en haleine jusqu'au bout.  


Marianne Desroziers

 

Marc Durin-Valois, La Dernière nuit de Claude Eatherly , Plon,  339 pages, août 2012, 21 euros

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