Les sommeils éternels de Robert Desnos

Être surréaliste n’est pas de tout repos. Il faut savoir faire nuit blanche. Ou dormir éveillé. Voire les deux. C’est ainsi que le 25 septembre 1922, rue Fontaine, chez André Breton, quelques zouaves se lancent un défi. On allume les bougies. On s’installe confortablement avec un bloc et un crayon. Et on laisse filer. Ne manque plus que les champignons… L’inconscient s’invite alors. Oubliant sa timidité maladive il sort du bois. Robert Desnos libère sa main. Les visions sont fulgurantes. Les dessins jaillissent, les mots suivent…

Et voilà que tout ce trésor dormait dans des cartons, dans un fonds littéraire au sein de la Bibliothèque Jacques Doucet. Jusqu’à ce que le conservateur, Christophe Langlois, ne les exhume. Et l’idée de ce livre vit le jour. Or, si le concept de départ est noble, le résultat est décevant. Oui, le livre de poche offre un accès à tous. Mais ce format, imprimé à l’italienne, dans une si petite taille, perturbe la lecture. Atténue la beauté de ce que doit être l’original. Et finalement nuit à l’heure. Une édition de taille normale aurait prévalue…

Annabelle Hautecontre

Robert Desnos, Sommeils, édition de Christophe Langlois avec 75 manuscrits en fac-similé, Poésie/Gallimard, janvier 2022,  192 p.-, 7,50 €

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