Un nouveau cycle de l'Assassin royal de Robin Hobb



FitzChevalerie Loinvoyant, bâtard de la famille royale des Six-Duchés, s'est retiré dans sa propriété de Flétrybois et aspire à y passer une retraite paisible avec sa femme Molly. Mais une vie normale est-elle possible pour l'ancien assassin royal ? Rien n'est moins sûr.

Tandis qu'il supervisait une fête donnée en sa demeure, une messagère arrivée chez lui plus tôt disparaît. Seules des traces de sang sont retrouvées. La disparition du corps de l'infortunée et de son message ainsi que l'audace de l'opération sont des plus troublantes. Voici les intrigues de palais revenues frapper à sa porte. Pour ne rien arranger, une autre inquiétude secoue Fitz : le même jour, sa femme est sujette à un malaise qu'on attribue vite à la vieillesse alors que lui-même en est épargné grâce à sa maîtrise de la magie de l'Art qui en ralentit les effets. Plus tard, Molly s'imaginera enceinte. Mais tout le monde, y compris les domestiques, sait que l'événement est impossible. Mélancolie et folie sont les deux sillons autour desquels s'organise le présent volume.

L'écrivaine Robin Hobb nous livre une suite formidable de sa série L'Assassin royal (La Citadelle des Ombres). Beaucoup pourraient lui reprocher un récit trop lent voire certaines langueurs. Les scènes d'action sont en effet rares. Le fantastique ne saute pas aux yeux et on a peine à retrouver les aventures convenues de l'heroic fantasyCependant, l'histoire est posée avec grand soin, rompant avec les nécessités du genre littéraire. Alors que l'intrigue se dévoile lentement, l'auteur s'attache à une description précise des tréfonds de l'âme humaine, même chez des personnages secondaires, qui détonne dans l'univers de la fantasy assez formaté et à l'écriture souvent pressée. 

S'il convient de saluer la remarquable traduction d'Arnaud Mousnier-Lompré qui parvient à rendre tout l'éclat et la fluidité du style inégalé de la romancière américaine, on ne peut que regretter le choix éditorial de Pygmalion qui a découpé en deux tomes le premier volume de la version originale. Si les raisons sont évidentes, la pratique commerciale qui les sous-tend est fort contestable.

Robin Hobb, Le Fou et l'Assassin, Pygmalion, octobre 2014, 384 pages, 21.90 €. Traduit de l'américain par Arnaud Mousnier-Lompré.

Mourad Haddak
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