Maxence, bienvenue à Byzance

Un couple d’auteurs insolites


Comme scénariste de cette bande dessinée qui se déroule au VIième siècle de notre ère (en plein empire byzantin, chose rare), on retrouve Romain Sardou. Ce n’est pas si étonnant lorsque l’on sait que le fils d’un des plus célèbres chanteurs de variétés français a déjà publié des romans dont le premier, Pardonnez-moi, s’est très bien vendu. Auteur (et non pas écrivain), Romain Sardou a été formé aux Etats-Unis où on apprend plus facilement à construire des histoires dans des écoles spécialisées. Maxence est sa première bande dessinée, réalisée avec la complicité de l’artiste brésilien Carlos Rafael Duarte, connu pour avoir travaillé dans le monde des comics (Classic Battlestar Galactica, Buck Rogers). Après un premier tome consacré à la sédition Nika qui faillit coûter son trône à Justinien et son épouse, voici donc le tome 2, consacré à la relation ambiguë entre Théodora et le gladiateur - ou belluaire, c'est à dire spécialiste des combats contre les animaux puisque les duels entre gladiateurs sont interdits depuis le Vième siècle - Maxence, héros de cette saga.

 

A l’assaut de Carthage


En 533, Constantinople se remet lentement des émeutes de la sédition Nika. Maxence hanté par son amour pour l’impératrice Théodora tente de se faire exorciser par une magicienne païenne… Sans succès. Au même moment, l’Afrique vandale du roi Gélimer refuse de payer les taxes dues à Justinien. Poussé par son épouse, l’Empereur décide d’envoyer son meilleur général, Bélisaire, reconquérir l’Afrique du nord autrefois perdue par les romains. Théodora décide de son côté d’aller dans les provinces faire reconnaître son autorité et demande à Maxence de l’accompagner. Malgré sa femme, sœur de Théodora, qui lui demande de ne pas la suivre, Maxence cède…

 

Du très bon divertissement


Notre scénariste s’est documenté sur la période, même si on peut lui faire le reproche de faire de Justinien un personnage relativement effacé par rapport à sa femme (suit-il l’Histoire secrète de Procope sans en connaître la dimension pamphlétaire?). On se plaît à suivre les pérégrinations de Maxence, personnage tourmenté qui a grandi avec la future impératrice et ses sœurs dans une ambiance très lourde... Guidé par sa passion amoureuse, Maxence perdra au final beaucoup. Le dessin du brésilien Carlos Rafael Duarte suit un découpage très « ligne claire », en accord avec l’histoire et certainement la ligne éditoriale des éditions du Lombard. Bien rythmé, bien scénarisé, ce tome 2 de Maxence remplit son contrat, c’est-à-dire livrer de l’aventure historique de qualité. C’est beaucoup.

 

Sylvain Bonnet


Romain Sardou & Carlos Rafael Duarte, Maxence tome 2 : l’Augusta, éditions du Lombard, mai 2016, 56 pages, 12 €

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