Geneviève Huttin entre mère et père
Celle qui fit beaucoup pour elle sauf le « nécessaire » (mais elle n’en «était pas capable) trouve ici un sursis nécessaire entre rémission et constat. Si bien qu’un minimum d’instinct de conservation donne aujourd’hui encore à Geneviève Huttin le droit d’imaginer le pire mais tout autant de revenir au nœud primitif. Elle le détisse, le délite en espérant que les mots ne meurent jamais - surtout ceux qu’on assassine par anticipation et qui appartiennent - car morts-nés - aux limbes. C’est pourquoi, au moment même où ceux qui restent s’étiolent dans le crépuscule, le rêve d’écrire se transforme en réalité : de reliques ils se métamorphosent en poésie puisqu’ils naviguent sur un peu d’eau vive.
Jean-Paul Gavard-Perret
Geneviève Huttin, « Une petite lettre à votre mère », Editions le Préau des Collines, Paris, 80 pages, 13 €, « Cavalier qui penche », (peinture de Christelle Rousseau), même éditeur, 15 €
Voir aussi le revue Le Préau des Collines, n° 14, 2014.
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