L'économie selon Napoléon, l'intendance a suivi

Des paroles et des actes

 

L’année dernière s’est tenu un colloque portant sur le thème « Napoléon et l’économie » dont les éditions Vendémiaire publient ici les actes sous la direction de Pierre Branda. De ce dernier, on doit relever qu’il fut l’auteur de trois ouvrages remarquables : Le prix de la gloire (Fayard, 2007), Napoléon et ses hommes, la maison de l’empereur (Fayard, 2011) et enfin une superbe biographie de Joséphine (Perrin, 2016). Ce volume rassemble différentes contributions d’historiens sur le thème de l’économie napoléonienne, dans ses aspects les plus variés.

 

Le nerf de la guerre napoléonienne

 

D’amblée posons un paradoxe : si le règne de Napoléon a vu le développement de la         pensée économique libérale, nos historiens ont beau jeu de montrer qu’il ne s’entendit guère avec ses représentants, au premier rang Jean-Baptiste Say (en même temps, Say s’est beaucoup trompé…). Napoléon a en tout cas bénéficié de ministres compétents qui ont su mettre en place une administration efficace, comme le démontre Jean Tulard. Fondateur de la Banque de France et créateur du Franc Germinal, il a dû faire face à la crise des Négociants réunis en 1805, preuve de la faiblesse de la France qui devait rechercher des financements exotiques pour faire face à la menace anglaise. Napoléon fut-il un pré-keynésien ? En tout cas, il intervenait si nécessaire, comme lors de la crise de 1810, pour soutenir l’économie (brillante contribution de Jacques-Olivier Boudon). Voici en tout cas un volume passionnant qu’on ne peut que recommander.

 

Sylvain Bonnet

 

Pierre Branda (sous la direction de), L’économie sous Napoléon, Vendémiaire, novembre 2016, 444 pages, 25 €

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