Sandrine Davin et James Lilley : d'entre les murs

Dans ce livre de poèmes écrits à quatre mains, les deux auteurs nous mènent au coeur des prisons de femmes et d'hommes. Existe là un partage d'un quotidien vu par celles et ceux qui vivent cet exil.
Une existence particulière est là où l'exercice de la mémoire devient parfois les barbelés de la honte et où le mot liberté s'écrit avec du sang sur des murs.
Au milieu des nuits sans sommeil se font entendre des hurlements et où s'imaginent dans le noir d'impossibles voyages. Les deux auteurs restent au ras de l'existence des détenus.
Le tout sans pathos et avec une précision la plus juste qui soit (en français ou en anglais) pour épouser leur condition avec pudeur au milieu des isolements où parfois Le coeur saigne / La chair ronfle en attendant avec espoir plus ou moins long de retrouver l'ailleurs.
Il ne faut pas pour autant désespérer là où les murs ne sont pas ceux d'un refuge mais  d'une paradoxale ruche qui accueille les êtres nocturnes dont se devinent visages, corps, ombres, profils la où la solitude reste majeure au milieu de cohabitations obligées.

Jean-Paul Gavard-Perret

Sandrine Davin et James Lilley, Verrous, Z4 éditions, octobre 2023, 62 p.-, 12€

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