Zéno Bianu en veilleur des songes

Dans la poésie de Bianu, et comme dans le bleu du ciel, tout est vertige. Elle emmène plus loin encore / de l'infrarouge / à l'ultraviolet. Et ce parce que plus qu'un autre Zéno Bianu est un veilleur des songes.

Tout dans son œuvre est en ascension, se met à flotter dès que le poète s'empare de la clarté jusque sans les lieux les plus sombres terrestres ou galactiques. Un tel Pierrot d'amour en entrant dans son propre labyrinthe n'y fait jamais état de ses miasmes. Bien au contraire. Il explore en devenant mineur des tréfonds de la nuit intérieure et sidérale pour la porter vers ce qui étincelle dans une poésie des plus rares, belles et ailées

Si bien que Bianu se situe toujours "jeune fauve" entre deux soleils. C'est comme si le temps n'avait de prises ni sur lui ni sur son œuvre de magister poétique. Preuve que l'auteur reste un créateur d'exception dans sa manière d'explorer les grands fonds des abysses célestes et des abîmes des gouffres intérieures pour que jaillissent les plus superbes éruptions non sans une sorte d'humour suprême lorsque cela est nécessaire. 

Rien n'a lieu que le lieu du poème et sa puissance éruptive.  Et celui qui se fit "neige dans la télévision" devient "jongleur de galaxies" en des temps suspendus sur le vide. Sublime. Forcément sublime.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

Zéno Bianu, Pierrot solaire, Gallimard, mars 2022, 152 p.-, 16 €

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