La photographie était un rêve d’enfant pour Dolorès Marat. Mais sa mère en a décidé autrement et l’a orientée vers un métier de couturière. Mais répondant à une annonce du photographe Claude Froissard qui cherchait une femme de ménage, il lui fit découvrir la photographie.
Elle  l’assistera plusieurs années comme tireuse, retoucheuse et vendeuse. Mais ce n'est que bien plus tard qu'elle pourra se livrer à son art. Elle déménage ensuite à Paris où elle devient laborantine pour le magazine Votre beauté. Sa situation familiale compliquée ne lui permet de se tourner vers la photographie que à presque quarante ans. Elle pose son regard sur ce qui l’entoure et, avec cette poésie qui lui est propre.
Dolorès Marat a marqué la photographie par les flous, le bougé et la richesse chromatique d'un monde aux frontières du rêve. avec une  silhouette de femme devant les mosaïques bleues du métro, cet arbre sinueux baigné dans un vert électrique ou encore des scènes de vie nocturne
Dans l'introduction, le romancier Éric Reinhardt parle de ses photographies comme des hallucinations. Leur puissance sensorielle est en effet unique et très particulière.

Jean-Paul Gavard-Perret

Dolorès Marat, coll. Photo Poche, n°172, Actes Sud, octobre 2023, 144 p.-, 13,90 €