André Velter et Ernest Pignon Ernest : embarquements pour Cythère

Attribuées à un certain Guillaume de La Mercie, ces variations libertines, aussitôt revendiquées par quatre poètes en quête de sensations inédites. Sous de tels avatars se cache André Velter.

Orphée change à son bon vouloir de statut : Sexus Imperator un instant, fétichiste pour une heure, Minotaure une nuit, captif entre chien et loup. Bref il fait abstraction de tout interdit.

Et les croquis d'Ernest Pignon Ernest aux évocations sensuelles et ardentes accompagnent ces pérégrinations. L'artiste les a compilés au fil des ans dans des carnets ou feuilles volantes.

Ils complètent ce que les mots ne peuvent dire des émois sexuels et poétiques. Dans la chaleur vacante, le nœud de souffles langoureux relient les êtres. Ils invitent à des cérémonies érotiques. Des têtes descendent vers certains nids, s'abouchent à bien des lèvres. Les cuisses se font au besoin tenailles et piliers du libertinage.

Surgissent en des terres premières ce qui recrée le ciel (de lit). Tout se précise lorsque les dénudations ont lieu dans les tréfonds embrassés de l'amour qui ici désaltère.


Jean-Paul Gavazrd-Perret

André Velter et Ernest Pignon Ernest, Au feu du désir même, Actes Sud, février 2022, 114 p.-, 29 €

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