Les sources ardentes de Marylin Minter

                   

 

Aux ensemencements, engloutissements, dilatations Marylin Minter préfère d’autres cordages et maillages. Les mains qui furètent près du pubis féminin appartiennent au même genre que lui. Au nacre rose, à l’émoi du cristal sont préférés des toisons brillantes sous les reflets de l’eau. La chair n’est plus cultivée pour la luxure classique : instinct et sillon féminins forment un seul fagot.

 

L’équinoxe des sens, les accords de voluptés, l’éblouissement des désirs jouent sur le moderato de méandres hirsutes lissés  mano à mano. Les portions du corps nu avalent l’ombre mais parfois se nimbent de nuée. Le sexe, la bouche ne sont pas objectivés  et la loi masculine optique est métamorphosée. A sa place demeure des masses flottantes et suggérées. La femme y acquiert une puissance débordante jusqu’à l’origine du monde. La sensualité dépasse sa fonction première. Démise (ou presque – le presque est important !) elle est liaison, périmètre, chute qui déterminent mais aussi dé-limitent l’emprise du féminin.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Marylin Minter, Plush, Fulton Rider Editions, USA, 2015

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