La photographe et ses modèles : Susan Meiselas

  

 

 

Susan Meiselas après des New-York puis Havard crée son premier travail photographique sur les strip-teaseuses « de foire » (dont elle tira le livre Carnival Strippers) avant de  rejoindre l'Agence Magnum. Elle fut reconnue pour ses reportages sur la révolution au Nicaragua, les questions relatives aux droits de l'Homme en Amérique Latine et son travail de reconstitution par l'image de l'histoire et de l'identité du peuple Kurde où elle associa ses propres photos à des photos anciennes trouvées au cours de ses voyages dans la région.


Elle poursuivit, pendant tout ce temps, des photos en a parte de ses travaux du documentariste sur le monde et la violence. Elle shoote des femmes dites légères, des escort-girls, « entre deux portes ». Saisies comme par inadvertance et en apesanteur elles permettent à l’artiste de s’interroger sur les rapports de la photographie et de son modèle comme de sa  relation au monde. Ce travail "tire" le portrait moins du côté du côté psychologique ou social que du côté de la création.  Dans un tel face à face et même si celle qui est derrière l'objectif semble la maîtresse du jeu et si et celle qui est devant fait mine de fuir, les deux prouvent que toute femme ne vit pas simplement au profit de celui qui "l'écoute" ou la rétribue. De victime potentielle le modèle en effet dans son abandon contrarié semble venir sauver les meubles de l'imaginaire de l'artiste. Mais c'est aussi pour l'artiste le "prétexte" majeur afin de percer les rouages les plus exacerbés de la machinerie photographique et sa relation à l'Autre.


Jean-Paul Gavard-Perret


Susan Meiselas, The Wapping Project Bankside, Londres, 2015.

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