Hannibal Volkoff est un
jeune photographe des plus intéressants et subversifs de sa génération. Il cultive
une intransigeante et une radicalité. Il propose
une érotisation du corps « adulescent » plongé dans un jus culturel
border line. Tirés de ses reportages au sein de communautés libertaires
l’artiste se met au diapason de ses modèles.
« Fruits » laissés pour compte de la période de crise que nous vivons,
ils permettent la création des portrais intimes et sociaux.
L’insouciance, la
fête, le sexe ne sont que des paravents, des écrans d’une fureur de vivre
forcément larvée. L’optimisme n’est plus de mise. Ce qui n’empêche pas cette
jeunesse désabusée de tenter de secouer sans tabous le cocotier de la société,
ses valeurs morales et codes.
Une telle stratégie permet
d’appréhender les cultures undergrounds Elle prouve que la photographie est une
façon de montrer autrement, mais aussi
un moyen d’approcherquelque chose
qui demeure souvent cachée. Se produisent les échanges entre les pressions
venant de l'extérieur et les pulsions profondes. Cet acte révèle non pas une
essence mais un devenir bouché au sein de la réalité qu’il faut apprendre à
regarder.
L'Image devient la
facultéà fabriquer de la réalité à
venir comme de témoigner de ce qui est.
Existe là les angoisses des êtres devant le monde. A sa dégradation répond
celle de « perdants » pas forcément magnifiques.
Jean-Paul Gavard-Perret
Hannibal
Volkoff, "Nous naissons de
partout", Editions les Presses Littéraires, Paris, 2016.
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