Corps puces de David Constantin



Le Savoyard David Constantin sait que là  où n’existe aucune sexualité se déploie un espace sacrificiel. Celui d’un théâtre de la cruauté car les corps sont sans organe. Chez le photographe ils ne sont pas à l’image mais leurs membres inférieurs suffisent. Il n’est donc pas question de mariage "blanc" . Eros est brûlant : hors sol mais juste en dessus.

 

 

L’artiste offre les corps  dans cette intimité étrange et sa matérialisation, paradoxale. L’expérience charnelle est allusive. Ou plutôt aporique. Les jambes suffisent pour « dire » le corps entier et qu’il devienne un fantasme

 

Bref le corps ironiquement invisible crée néanmoins des éruptions plus que des abattements. Il brûle  pour intensifier notre humanité que personne ne comprend.  Que savons nous en effet des être en proie aux flammes ? Qu’importe. David Constantin en dessine le diagramme visuel  de leurs occupations mutuelles  sans tout montrer.  Il semble rester de l’instant et en l’état. Dans la tendresse sans larmes. Elle prouve qu’il n'existe  rien de plus extraordinaire que la réalité.

 

Jean-Paul Gavard-Perret



David Constantin, « Oh Oh », Jusqu’au 27 novembre 2016, Festival Photomenton

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