Flor Garduno : Vues mais pas prises  

                   

 

Avec Flor Garduno - qui fut jadis assistante de Manuel Alvarez Bravo - le corps brille ou brûle non sans une certaine absence même si l’artiste y cherche la clé du paradis. Celui-ci n’est pas forcément terrestre même si les images embrassent  la nature, la vie de village, les rêves et les formes féminines en une poésie épurée et magique. Frôlant le surréaliste (dans la mesure où l’œuvre suggère le rêve) l’œuvre possède un caractère mystérieux au sein même de la saisie du réel. Que le fantasme  trouve une prise, l’artiste s’en moque.

 

Chaque prise devient et pour reprendre des titres de la photographe une « Étreinte de Lumière », une « Robe éternelle ». Celle des  croyantes pudiques comme celle de la chair nue. Le tout en pirouettes subtiles. Les silences, inaudibles sons, se métamorphosent en flammes, ils sont alimentés par des images secrètes d’une mythologie intime que la Mexicaine  porte en elle. Elle fait épouser le ressac de beauté en ignorant au besoin de l'ornière des tabous.
Soudain,
Photographier c’est venir, passer puis ressaisir une « île » dans le corps ou la nature. Chaque prise renvoie au silence, à l’extase. En une qualification de l’inquiétude, de l’amour, de la vie telle qu’elle est. Sous la menace de l’inconnue. Ou sa protection.

 

Jean-Paul Gavard-Perret

Flor Garduño, «Photographie », du 1er décembre 2016 au 25 février 2017, Throckmorton Fine Art, New York.

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