Le radicalisme photographique de Michel Armet

 

Choisissant toujours la même vision fractale, Michel Armet parvient à donner à chacun de ses portraits une profondeur de vue. Rien ne laisse distraire le regard en un tel face à face. Le créateur ne cherche pas à « psychologiser » l’image. Il  crée ce que demandait Beckett à la « visagéité : sa choséité ». Plus que la figure ; le langage  fait corps. Armet ne prétend pas dévoiler quoi que ce soit sinon la force de l’image. Le mystère de l’identité demeure là où le visage - suivant les canons officiels des photos d’identité - reste impassible, « sans expression ».  Cette non-expression l’artiste  la fait parler à travers la rigueur de ses prises. Elles interpellent dans la mesure où elles demeurent un mur et non un miroir. La narration est remplacée par une interrogation sans réponse dans le silence de l’image. Elle ne cherche pas plus à dynamiser l’espace que l’être.

Jean-Paul Gavard-Perret

Michel Amet, « Portraits », du 18 mai au 24 juin 2017, Galerie Madé, 30 rue Mazarine, 75006 Paris

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