A priori, le chapelet passe pour désuet, l’instrument dérisoire d’une piété passée de mode. On n’en voit plus guère que sur les tableaux ou entre les mains de femmes si âgées qu’elles paraissent universelles. Or le chapelet est fascinant d’un double point de vue, esthétique et religieux. Sa forme, le nombre de ses perles, la rétition des prières qu’il induit, tout le classe dans les objets étonnants.

A l’origine, ll fut conçu pour compter les prières, des perles enfilées sur un cordon firent usage de premiers chapelets bien avant le christianisme, notamment chez les Romains ou les Indiens orientaux.

Objet spirituel, objet magique, il revêt toutes les formes : Anne d’Autriche en possédait une quarantaine, sertis de pierres précieuses.

Offert à la communion solennelle, il devient le compagnon d’une vie : « Un homme se devait d’avoir sur lui trois objets qui lui permettaient de se tirer de toutes les situations : un couteau une ficelle et un chapelet. »

Médité depuis plus de 20 ans, par l’auteur Philippe Malgouyres qui collectionne les chapelets depuis son adolescence, cet ouvrage propose de découvrir ou redécouvrir l’histoire de cette dévotion fondamentale, autant pour son immense signification dans le développement de l’Occident chrétien que par ses multiples résonances anthropologiques. Il est destiné à tout lecteur curieux d’histoire, de religion, de culture, d’ethnologie et des sciences sociales.

Philippe Malgouyres est historien de l’art et conservateur du patrimoine au département des Objets d’art du musée du Louvre.
Jean-Claude Schmitt l’auteur de la préface est historien médiéviste, directeur d’Études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales.

Brigit Bontour

Philippe Malgouyres, Au fil des perles, la prière comptée, Somogy , éditions d’art, novembre 2017, 168 pages, 22 €